19/06/2018

Les Parisculteurs sous l’œil de la Driaaf

En agriculture comme ailleurs, lois et règlements permettent d’encadrer
les pratiques, assurant l’équité des différents acteurs tout autant que
la qualité des produits qui atterrissent dans nos assiettes. Bien entendu, l’agriculture urbaine n’échappe pas à la règle. Bertrand Manterola, directeur adjoint de Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRIAAF) revient pour nous sur le rôle de cette institution et son implication dans les Parisculteurs…
Pourriez-vous détailler le rôle de la DRIAAF dans le programme Parisculteurs ?
Bertrand Manterola : Notre implication remonte en fait au premier appel à projet. À l’époque, la mairie de Paris s’était rapprochée de nous pour mettre au clair toutes les questions d’ordre réglementaire, que l’on pouvait alors imaginer relativement différentes de celles régissant le monde de l’agriculture. Nous avons alors travaillé avec des partenaires comme la Chambre d’agriculture de région, le Point accueil installation (PAI) ou la Mutualité sociale agricole pour définir le cadre dans lequel pourraient s’inscrire les projets d’agriculture urbaine. En outre, nous avons participé aux commissions techniques des deux saisons, ce qui nous a permis d’avoir un regard sur les propositions, et  donc d’alerter quand il y avait des points réglementaires qui nous paraissaient non appropriés ou encore non appréhendés par les porteurs, le tout en veillant à ce que les règles soient les mêmes pour les entrepreneurs agricoles quelque soit la forme d’agriculture. 

Cette adaptation des réglementations a-t-elle été aisée ?
B. M. : Aisé n’est pas tout à fait le mot, mais cela n’a pas été insurmontable non plus. Nous avons étudié chacune des problématiques auxquelles étaient confrontés les porteurs, en terme de réglementation, pour voir de quelle manière cela s’inscrivait dans la règlementation concernant l’agriculture. Certaines étaient relativement adaptables, comme la réglementation sanitaire et phytosanitaire,  qui s’applique telle quelle à toutes les formes d’agriculture. D’autres étaient plus complexes à interpréter, comme celles qui régissent le foncier ; une thématique qui présente forcément des spécificités selon le contexte. Et puis il ne faut pas omettre le fait que les objectifs principaux de l’agriculture urbaine sont souvent sociaux et pédagogiques, là où sa cousine “traditionnelle” a presque toujours une vocation économique, ce qui entraine inévitablement des différences. Mais finalement, je dirais qu’il existait beaucoup moins de zones d’ombres que ce que l’on aurait pu imaginer au départ…

Que retenez-vous de votre participation aux commissions techniques de la deuxième saison des Parisculteurs ?
B. M. : J’ai été particulièrement frappé par le nombre, beaucoup plus conséquent, de sites mis à disposition, et par ricochet, par la multitude de projets proposés. J’ajouterai que ceux-ci m’ont semblés plus solides, mieux construits que lors de la première saison, et qu’ils témoignent d’une diversité croissante de formes d’agricultures : permaculture, aquaponie, hydroponie, etc. L’on ressent un professionnalisme grandissant, qui s’explique sans doute par l’accompagnement collectif accompli depuis trois ans maintenant. On attend maintenant de voir les projets se réaliser. C’est très enthousiasmant !