30/09/2017

La deuxième saison des Parisculteurs pousse jusqu’à Pantin 

Parole d'élu
Entretien avec Bertrand Kern, maire de la ville
Pourquoi participez-vous à cette seconde saison des Parisculteurs ?
Bertrand Kern : Je partage le même souci que Paris sur les questions de développement durable. Je trouve que c’est une bonne idée d’investir les toits pour les végétaliser, je crois à l’agriculture urbaine. Elle avait disparu des radars. Je me souviens quand j’étais jeune, j’allais à Bobigny vers la préfecture de Seine-Saint-Denis, où l’on voyait encore des maraîchers à l’époque. Aujourd’hui c’est complètement construit. Donc quand Paris m’a proposé de participer à cette opération contribuant au retour de l’agriculture en ville, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure !

Qu’attendez-vous de cette participation ? Quels sites avez-vous sélectionnés pour cette édition ?
B.K : Dans un premier temps nous restons modestes, nous attendons de voir ce que proposeront les porteurs de projets. Nous avons soumis trois sites pour cette édition, dont un sur le quartier des Courtillières, à la pointe nord-est de la ville. Grâce à son expertise, l’équipes des Pariculteurs a compris que le lieu impliquait trop de contraintes techniques, et c’est finalement le centre technique municipal –  une sorte de vaisseau de béton avec des toits plats – qui a été retenu. Mais j’ai d’autres idées pour une éventuelle troisième édition !

Comment allez-vous intégrer ces nouveaux espaces d’agriculture urbaine dans la ville ? Comment allez-vous les faire connaître ?
B.K : Nous en parlerons bien-sûr dans le journal municipal, qui sera chargé d’informer de l’existence de ce projet et de le populariser. Par la suite, et en fonction des idées du lauréat, nous pourrons peut-être imaginer des formes de coopération. Sur Pantin, nous accompagnons de longue date la mise en place de jardins partagés. On pourrait très bien envisager des échanges avec ces structures.

Pensez-vous que le Grand Paris puisse être un Grand Paris agricole ?
B.K : Je ne pense pas, car nous nous partons de loin. En province, il y a une ville, Albi, qui veut arriver à l’autosuffisance alimentaire d’ici 2020, en approvisionnant la population dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres. Aujourd’hui quand Paris veut se nourrir, les enjeux sont plus grands ; les denrées proviennent de très loin, parfois d’Europe. Il s’agit donc d’un objectif très ambitieux. À mon sens, le Grand Paris sera donc avant tout un Grand Paris du transport, ce qui n’empêchera pas d’imaginer des déclinaisons, notamment dans le domaine agricole, qu’il faudra encourager !

À titre personnel, le jardinage et vous… ?
B.K : J’en fais ! Alors à la petite semaine bien sûr, c’est compliqué avec mon emploi du temps… Mais avec le tennis, le jardinage constitue l’une de mes échappatoires. Quand vous êtes maire d’une ville de 55 000 habitants, les responsabilités sont lourdes et vous cherchez souvent des moments de respiration pour s’aérer l’esprit, penser à autre chose… Je fais donc une ou deux heures de tennis par semaine, et un peu de jardinage. Le weekend dernier par exemple, eh bien j’ai taillé mes syringas et j’ai coupé mon gazon qui avait bien poussé… Il a beaucoup plu au mois d’août !