L'agriculture urbaine, pourquoi ?

L’agriculture urbaine regroupe l’ensemble des activités de production agricole ou d’élevage au cœur ou à proximité des villes
Cette définition large permet d’exprimer la grande diversité de formes d’agricultures urbaines. Car l’agriculture urbaine est protéiforme : dans les espaces investis (toits, murs, sols, sous-sols), dans ses méthodes de production (bacs, buttes de culture, hydroponie, aéroponie, aquaponie, pleine terre, sous serre ou en plein air), dans ses structures porteuses (entreprises, associations, start up, riverains) et jusque dans la vocation des projets (productif, pédagogique, participatif ou tout cela à la fois) ! Peut-être faut-il finalement parler « d’agricultures urbaines » ?

Cette définition permet également de situer spatialement cette forme d’agriculture, allant du milieu urbain au péri-urbain et permettant la création de liens entre le monde urbain et le monde agricole, traditionnellement situé au-delà des frontières des villes. Et si désormais, certaines des nouvelles formes d’agricultures naissaient aussi en ville ?


L’agriculture en ville, une pratique pas née de la dernière pluie

L’agriculture a toujours été présente en région Ile-de-France. Dès la fin du 19eme siècle et au tournant du 20eme siècle, des cultivateurs s’attellent à développer une agriculture à proximité de la ville et adaptée à ses contrainte, par exemple sur les fameux murs à pêches de Montreuil.

Le développement en autre des cultures maraichères aux portes de Paris, a amené l’Ile-de-France à être appelée « La plaine des Vertus ».



À grands coups de politiques d’urbanisme hygiénistes, cette agriculture a progressivement été reléguée en périphérie de la ville, dans le bassin parisien. Elle fait aujourd’hui son retour sous de nouvelles formes, accolée au vocable d’agriculture urbaine.

Le cercle vertueux de l’agriculture urbaine

L’accueil de projets agricoles sur les toitures, murs, espaces au sol et en sous-sol participe à la construction d’un modèle urbain durable et résilient : circuits courts de production, de transformation et de distribution; renforcement du lien social ; sensibilisation à l’alimentation responsable ; renforcement d’un paysage végétal comestible en ville ; gestion écologique des eaux de pluie; valorisation circulaire des déchets organiques; développement de la biodiversité́ ; lutte contre les ilots de chaleur ; confort thermique des bâtiments. 



« Et la pollution dans tout ça ? »

La question de l’impact de la pollution sur les cultures alimentaires produites en ville est souvent la première à être posée. Aujourd’hui, nombreuses sont les études qui ont prouvé que les transferts entre la pollution atmosphérique et les productions sont minimes et sans risques, en respectant quelques règles logiques comme la hauteur minimum pour la protection aux particules fines, le contrôle de la qualité du sol et la gestion écologique des cultures.

La hauteur minimum pour la culture de produits alimentaires est prise en compte dans la recherche des espaces d’installation des projets d’agriculture urbaine.

La qualité du sol et des substrats est essentielle, le transfert des pollutions aux végétaux passe avant tout par le sol.
  La Ville de Paris réalise des contrôles systématiques de la pollution des sols permettant de maitriser la qualité des sols et substrats en place et ainsi éviter toute trace de pollution dans les productions agricoles.

La gestion écologique des cultures interdit aux projets d’agriculture urbaine parisiens de recourir aux pesticides et aux produits phytosanitaires.

La démarche des projets participe également à la diminution de la pollution grâce à la volonté de réduire les kilomètres parcourus par le produit entre les producteurs et les consommateurs.

Les actions de la Ville de Paris

Au cours des dernière décennies, l'agriculture n'a cessé de s'éloigner des villes. pour reconnecter les habitants aux enjeux agricoles contemporains et végétaliser la Ville. Paris mène aujourd'hui une politique active en faveur de l'agriculture urbaine à travers les Parisculteurs.

L’action de la Ville de Paris sur le sujet se traduit également par de nombreux autres dispositifs participant du même objectif :
- La mise en place d’un plan alimentation durable  pour reconnecter les parisiens aux produits locaux et respectueux de l’environnement.
- Le développement et l’accès aux jardins partagés ;
- Les fermes pédagogiques et la ferme de Paris ;
- Le développement de potagers et vergers dans les écoles ;
- La valorisation et l’entretien des vignes de Paris ;
- La création des permis de végétaliser et de la plateforme Végétalisons Paris ;
L’école du Breuil  : un lieu pour former entre autres, de futurs agriculteurs urbains.

L’enjeu des prochaines années est de bâtir une agriculture locale au service du "manger mieux" autour d'un dialogue gagnant-gagnant entre territoires urbains et ruraux.
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