Un potager sur l’Opéra-Bastille ? Incroyable mais vrai : sur le toit de l’institution parisienne, planches de légumes et plants
de houblons commencent à pousser. À la manœuvre, Frédéric Madre,
co-fondateur de l’entreprise Topager.
Quel est actuellement l’avancement du chantier
?
Frédéric Madre : Les travaux ont pris un peu de retard. L’Opéra-Bastille
représente pour nous un gros chantier, avec plus de 2 500 m2 de
toiture à préparer. En ce moment, c’est en effet la mise en œuvre de
l’étanchéité du toit qui nous occupe : avant, celui-ci était couvert d’une
membrane bitumeuse que nous avons choisi de laisser en place, mais nous avons
rajouté une membrane élastomère anti-racines par-dessus, autrement dit un
voile qui va empêcher le système racinaire de nos plantations de pénétrer et
d’endommager la toiture.
Quels types de cultures comptez-vous mettre en
place sur ce lieu ?
F. M. :
Notre projet se compose de deux parties, d’abord du maraichage en
agro-écologie, avec plus de 1 000 m2 de planches de légumes,
ensuite des plantations de houblon, pour produire de la bière. Celles-ci ont
déjà débuté, sur 75 mètres de long, rue de Lyon : nous avons tendu des cordes qui
descendent jusqu’au trottoir 7 mètres plus bas, et s’arriment à des bacs. Le
houblon y grimpe déjà, mais pour les premiers semis de laitues ou de tomates en
haut du toit, il va encore falloir attendre septembre.
Quels
sont vos objectifs de production ?
F. M. :
Le but, c’est de produire une centaine de paniers pour le personnel de l’Opéra
et les habitants du quartier, ainsi que d’approvisionner les restaurants à
proximité. Quant à la partie micro-brasserie, elle sera installée sous ses
toits, afin de brasser une bière locale qui sera distribuée à la fois dans les
paniers destinés aux employés ainsi qu’à la buvette. Nous espérons pouvoir
lancer les premiers brassins cet été et faire quelques essais : pourquoi pas,
par exemple, une bière aromatisée avec des fleurs comestibles issues de nos
surfaces cultivées ?